Voilà un café musical qui fait place aux grandes masses sonores, à la somptuosité des larges orchestres symphoniques, mais aussi aux subtils entrelacs polyphoniques des voix et des instruments. De l’égalité des parties musicales à la répartition des rôles, du musicien-engrenage au service de la mécanique sonore dans le gamelan balinais aux improvisations collectives débridées du free-jazz, comment s’organise-t-on pour faire de la musique à plusieurs ? Quelle place le groupe laisse-t-il à l’individu (et vice-versa) ? Qui peut participer et qui fait quoi ? Qui est le chef ? Et d’ailleurs, faut-il vraiment qu’il y ai un chef ?
Des réunions d'amateurs (le consort de violes) aux rencontres au sommet (la Fania All-Stars), du rassemblement de DJ aux pupitres des big-bands, des crew du hip-hop aux formations informelles et éphémères lors des jam-sessions, chaque collectif musical, qu'il s'affirme comme communauté spirituelle (telle confrérie soufie de Sarajevo) ou révèle ses motivations à travers telle lutte sociale, répond à sa manière à ces questions...
En 1965, Colette Magny chantait déjà : « Quand passerons-nous de la compétition à l'individualité dans la coopération ? »