En ouverture de ce café musical : défense et illustration de la solitude par Rocé et Purcell, chacun à leur manière. Se retrouver seul ? C'est l'occasion pour le musicien Gbaya d'exprimer ce qu'il a sur le cœur à travers tel "chant à penser", ou pour le lettré chinois de pratiquer la cithare qin comme une subtile ascèse poétique. D'Irlande nous parviennent les échos de vieilles ballades celtiques entonnées à voix seule, tandis que le songster Jesse Fuller joue à l'homme-orchestre et que l'improbable Dead Elvis illustre la vague typiquement garage des one-man bands. Si la variété des nuances et la richesse des timbres de l'orgue le font sonner comme un véritable orchestre, le solitaire profitera des technologies du home-studio pour bricoler son tube disco-pop d'électronique lo-fi. Mais la performance en solo est surtout l'occasion d'un face-à-face avec l'instrument permettant toutes les expérimentations (Hélène Breschand) en même temps qu'un défi lancé à l'improvisation, pour le saxophoniste Steve Lacy comme pour le multi-instrumentiste Michel Portal dans son très bel album "Dejarme solo !". Tout un programme...