Bruits de bouche & drôles de voix (café musical #19)

Petit panel de ramages curieux & étonnants ce samedi matin. Car dans le vaste domaine de la musique vocale, on ne se contente en effet pas toujours de chanter en collant un texte à une mélodie : on sifflote dans l'Inde du Sud, on scatte avec Jelly Roll Morton, on pratique la turlutte au Québec ou le didling en Irlande, on s'amuse à faire des bulles avec Camille ou à imiter des instruments avec Bauchklang. On s'étonne des vocalises de Sainkho, des chants de gorge inuit ou du chant diphonique mongol ; on confronte la youtse des vallées suisses aux chorus jodlés de Leon Thomas. Enfin quelques allumés de la glotte (Phil Minton, Andreas Schaerer) développent un vocabulaire inouï, du murmure au grognement, du souffle à l'éructation, en explorant toute la matière vocale : et leurs improvisations de résonner de pffff et de tktktkt, de chûûû et de frrrt... 

Bref, en cherchant bien, on trouve à utiliser la voix d'à peu près toutes les manières possibles & imaginables –et parfois même, se prend à penser avec étonnement l'auditeur un tantinet curieux, au-delà de tout ce que l'on aurait pu imaginer.

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Pause musicale novembre 2016

Tous les premiers mercredi et samedi du mois à 12h30 à la Médiathèque Valery-Larbaud, un moment de détente pour écouter quelques œuvres d'un répertoire concocté avec passion. L'entrée est libre et gratuite : vous pouvez venir avec votre casse-croûte et le café est offert.

Retour sur les concerts du mercredi 16 et samedi 19 novembre 2016.
Duo tuba & violoncelle par Camille & Arnaud Falipou

Musiques imprévisibles ? (café musical #18)

"La jeunesse c'est quand on ne sait pas ce qui va arriver" écrivait Henri Michaux.
La jeunesse était donc au rendez-vous de ce café musical consacré à la part improvisée de la musique. Pirouette par laquelle le virtuose signe sa performance (les cadences des concertistes), composition spontanée ou art de la répartie (des joutes poétiques au freestyle du rap), l'improvisation peut préluder à la composition (des luthistes et clavecinistes de l'époque baroque au taqsim moyen-oriental) ou constituer le cœur de la performance musicale, comme en témoignent diversement les flamboyances de l'art vocal hindoustani et les chorus des jazzmen. Tandis que certains prennent les chemins de traverse et se jettent à corps perdu dans l'inconnu (Don Cherry, Fred Frith & Sclavis, etc), d'autres choisissent de provoquer les accidents de parcours en intégrant l'aléatoire au sein de leurs compositions (John Cage, Aphex Twin).

La part improvisée, c'est donc aussi et surtout une manière d'accueillir l'aventure...

Pause musicale octobre 2016

Tous les premiers mercredi et samedi du mois à 12h30 à la Médiathèque Valery-Larbaud, un moment de détente pour écouter quelques œuvres d'un répertoire concocté avec passion. L'entrée est libre et gratuite : vous pouvez venir avec votre casse-croûte et le café est offert.

Retour sur les concerts du mercredi 5 et du samedi 8 octobre. La saison 2016-2017 s'est ouverte avec le trio hautbois, clarinette et basson, de Madeleine Subjobert, Joël Jorda et Charles Villard qui nous ont interprété quelques airs d'opéra de Mozart, Goldmark, Verdi et Balakirev.

Way down yonder in New Orleans, 1718-2016 (café musical #17)

Pour la rentrée nous sont parvenues de la Nouvelle-Orléans quelques petites cartes postales musicales, comme autant d'esquisses et d'évocations –forcément subjectives- de ce haut-lieu de la musique. 

Nous avons ainsi perçu les échos des toutes premières traces musicales de la ville : le volumineux manuscrit de "Nouvelles poésies spirituelles et morales sur les plus beaux airs de la musique française et italienne avec le bas" (18ème siècle) suivi d'une fantaisie pianistique inspirée par d'historiques bamboulas dominicales dans un square public (Gottschalk). De vieux roublards du jazz nous ont raconté avec verve les typiques obsèques musicales (Jelly Roll Morton avec Sidney Bechet). Nous avons ensuite croisé de flamboyants indiens de carnaval (Bo Dollis & The Wild Magnolias), un docteur spécialisé dans les gris-gris et les mauvais sorts (Dr John) et un bluesman qui parle aux esprits du vaudou (Coco Robicheaux). Nous avons goûté au swing irrésistible d'un drôle de professeur pionnier du rhythm'n'blues (Professor Longhair) et au groove implacable des Meters. Enfin, l'actuelle scène rap du Dirty South se voit à l'occasion soutenue et renforcée par un brass band historique (Dirty Dozen & Juvenile) tandis que Trombone Shorty évoque le pittoresque Vieux Carré avant de nous guider dans la scène musicale actuelle.

Ne manquait ce matin-là que le traditionnel gumbo lousianais, délicieux ragoût de crustacés à la tomate...

Saturday Night Fever vs Dimanche Déprime #3

Troisième illustration de la bipolarité hebdomadaire dans nos sociétés modernes. Le titre parle de lui même, mais rien ne vous interdit de déprimer le samedi et de festoyer le dimanche.

Vous pouvez, bien entendu, retrouver les albums dont ces morceaux sont extraits dans les bacs de la médiathèque.

L'art du piano à 4 mains

Si à nos oreilles le duo formé par Noël Lee & Christian Ivaldi restent une référence incontournable dans Schubert (superbe intégrale du répertoire à quatre mains), Philippe Cassard et Cédric Pescia nous enchantent ! Jean-Sébastien Dureau & Vincent Planès (organisateurs chaque été d'un beau festival de musique de chambre dans le Larzac) nous offrent un récital Bach/Kurtag, Martha Argerich & Nelson Freire s'amusent en fauves sublimes du clavier, Brigitte Engerer enfin épate en diva avec Vanessa Wagner. Mais ceux qui nous font le plus rire, incontestablement c'est Chico & Harpo Marx !

Caraïbes, une escale musicale (café musical #16)

Ce sont de délicieux petits acras de morue accompagnés de ti-punch qu'il nous aurait fallu ce samedi matin alors que nous arborions le pavillon des Caraïbes. Tandis que les Garifunas mêlent les tambours africains à la langue des indiens Arawak, les contredanses des anciens maîtres blancs se chaloupent au profit d'un kadri gwadloup endiablé. Si la biguine peut apparaître comme un proto-jazz antillais, on retrouvera par la suite les musiciens martiniquais à l'avant-garde d'un groove tropical. Ici ce sont les rythmes traditionnels du gwo-ka qui grondent dans le jazz le plus moderne, là les envoûtantes musiques du vaudou sont réinventées par la chanteuse Toto Bissainthe. Enfin, l'irrésistible swing ensoleillé du calypso donne un air de vacances au dernier café musical de la saison... Rendez-vous le 24 septembre !

Baloches & dancefloors (café musical #15)

Des rondes médiévales et paysannes aux pavanes aristocratiques de la Renaissance, des contredanses citadines du XVIIIème siècle à la mode des orchestres "typiques" dans le Paris des années 1920, des couples enlacés du bal musette aux rois solitaires du dancefloor, ce quinzième café musical aura été l'occasion de voir que les formes prises par la danse, au cœur même de la fête, étaient bien souvent le reflet de structures sociales, traduisant en gestes les relations entre l'individu et le groupe. Si le groupe IAM dresse une chronique nostalgique des boîtes marseillaises, le MAP revendique l'héritage métissé des bals populaires, tandis que, loin des clubs, le mouvement des free parties dresse ses sound-systems en s'inspirant des Zones d'Autonomie Temporaire théorisées par Hakim Bey au tournant des années 1990. Pour finir, un clin d’œil au beau film d'Ettore Scola : une petite histoire du samedi soir, en quelque sorte...