C'est de bon matin que nous avons rencontré les trains (musicaux) des têtes couronnées : faste versaillais qui voit la musique se mettre au service de la propagande absolutiste, envoûtantes et subtiles chorégraphies du Ballet Royal du Cambodge, chant véhément de la garde des amazones du royaume d'Abomey ou éloge rastafari au Roi des Rois Haïlé Sélassié. Tandis que le roi Alfonso X "El Sabio" se fait troubadour dans les Cantigas de Santa Maria, la rappeuse Dana Elaine Owens se proclame reine sous le nom de Queen Latifah. Si Piaf nous rappelle que le roi a fait battre tambour, la reine d'Angleterre selon Katerine ne se montre guère plus affable. Nous rappelant le rôle de la chanson dans la formation de l'opinion publique, royalistes et sans-culottes s'affrontent en 1793 sur le sort réservé à Louis XVI par complaintes interposées. Reste l'ami Brassens pour nous rappeler que, des rois, il en restera toujours d'indétrônables...