Pour la rentrée nous sont parvenues de la Nouvelle-Orléans quelques petites cartes postales musicales, comme autant d'esquisses et d'évocations –forcément subjectives- de ce haut-lieu de la musique.
Nous avons ainsi perçu les échos des toutes premières traces musicales de la ville : le volumineux manuscrit de "Nouvelles poésies spirituelles et morales sur les plus beaux airs de la musique française et italienne avec le bas" (18ème siècle) suivi d'une fantaisie pianistique inspirée par d'historiques bamboulas dominicales dans un square public (Gottschalk). De vieux roublards du jazz nous ont raconté avec verve les typiques obsèques musicales (Jelly Roll Morton avec Sidney Bechet). Nous avons ensuite croisé de flamboyants indiens de carnaval (Bo Dollis & The Wild Magnolias), un docteur spécialisé dans les gris-gris et les mauvais sorts (Dr John) et un bluesman qui parle aux esprits du vaudou (Coco Robicheaux). Nous avons goûté au swing irrésistible d'un drôle de professeur pionnier du rhythm'n'blues (Professor Longhair) et au groove implacable des Meters. Enfin, l'actuelle scène rap du Dirty South se voit à l'occasion soutenue et renforcée par un brass band historique (Dirty Dozen & Juvenile) tandis que Trombone Shorty évoque le pittoresque Vieux Carré avant de nous guider dans la scène musicale actuelle.
Ne manquait ce matin-là que le traditionnel gumbo lousianais, délicieux ragoût de crustacés à la tomate...