En dehors de l'influence immédiate des toasters et DJ jamaïcains soulignée par Bruno Blum*, le rap s'inscrit aussi dans la filiation du spoken word pratiqué dans les années 1970 par Gil Scott-Heron et les Last Poets, ainsi que des déclamations poétiques et politiques sur fond de gospel ou de free-jazz de Nikki Giovanni ou d'Amiri Baraka (ex-Leroi Jones). |
Mais la gouaille exemplaire du charismatique
Muhammed Ali (ex-Classius Clay), showman autant que boxeur, fait de celui-ci un véritable précurseur : ses saillies verbales et ses invectives
mêlant arrogance et sens communautaire, humour féroce et revendications
politiques et sociales, préfigurent dès les années 1960 l'attitude et la verve des futurs rappeurs. Authentique héros populaire, il reste jusqu'à aujourd'hui une référence incontournable de la culture afro-américaine.
* dans son livre "le rap est né en Jamaïque".