In memoriam : musiques pour les ancêtres, les défunts, les fantômes (café musical #9)


Ce neuvième café musical aura été l'occasion de voir comment la musique, art de l'éphémère, contribue à transmettre la mémoire des hommes et comment, art de l'immatériel, elle reste un outil privilégié de dialogue avec l'invisible.
Entre le souvenir et l'oubli, le deuil et la fête, le rite collectif et l'hommage discret, la prière aux ancêtres et la révérence aux maîtres du passé, voici un petit florilège de musiques qui convoquent ces forces d'un "au-delà" (émotions, esprits, fantômes) pour mieux nous les rendre familières et les tenir à distance tout à la fois : les apprivoiser par l'art des sons.
« Je suis mort qui qui dit mieux » peut chanter, bravache, Jacques Higelin.

http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=570884.titn.
http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=643059.titn.
http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=666325.titn.
http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=600650.titn.
http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=783620.titn.
http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=661334.titn.

http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=570205.titn.

http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=801081.titn.

http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=791397.titn.

http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=818283.titn.

Les zozos du punk électro : DEVO

http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=751147.titn.

http://web2.ville-vichy.fr/cgi-bin/abnetclop.exe?ACC=DOSEARCH&xsqf99=751147.titn.

     A partir des années 1970, à l’ère de la révolution informatique et de l'avènement des technosciences, une nouvelle génération musicale entreprend d'illustrer cette perspective industrielle et technoïde de la condition humaine moderne, mâtinant leur rock de sons synthétiques et de rythmiques obsessionnelles. C’est l’âge des expériences (fort diverses par ailleurs) des Neu!, Klaus Schulze, ou Throbbing Gristle. Et, à la fin de la décennie, débarque l'ovni Devo.

     Devo (pour de-evolution, "désévolution") c'est une bande de geeks qui auraient mis les doigts dans la prise. Un peu comme si les ingénieurs en robotique de Kraftwerk s'étaient acoquinés avec les fous furieux des Damned. Car si le groupe puise dans la préhistoire des musiques électroniques, il fait aussi partie de cette scène américaine (Television, Talking Heads, Blondie, les Ramones) qui anticipe la grande vague punk britannique de 1977.
    Avec eux, c'est à la fois le bidouillage sonore et la frénésie électrique, l'invention potache et l'élégance arty, l’autodérision à grands renforts d'absurde et la satire vitriolée de la culture pop. Trop intellos pour les punks, trop clownesques pour la new-wave émergente, ils n'avaient finalement guère d'équivalents, du moins aux Etats-Unis. A moins de regarder, pour l'association très dadaïste du sérieux musical et de l'humour décapant, du côté d'un Zappa de garage.

    Leur premier album, produit par Brian Eno en 1978, reste une grosse claque dans l'histoire du rock. Gagnant immédiatement ses galons de groupe culte, Devo marque le début des années 80 de ses riffs tranchants, sa rythmique métronomique et sa fantaisie pince-sans-rire. Même si leur succès ira ensuite decrescendo, le groupe restera adulé par une poignée d'inconditionnels, et cité comme référence par un nombre incalculable de musiciens.
    Ingénieux et prolifiques touche-à-tout, les fondateurs du groupe Gérald et Bob Casale, et surtout Mark Mothersbaugh, séviront également dans le domaine des musiques de jeux vidéo et des films d’animation.

    En attendant toujours une réédition digne de ce nom de leur chef d'œuvre "Q: Are We Not Men? A: We Are Devo !" (incroyable "Jocko homo" !), vive le vinyle : le 33 tours est à la médiathèque !

Petites musiques des dimanches matins pas toujours faciles en automne

Les brumes matinales s'éclaircissent doucement au son du Velvet Underground tandis que chez Lee Hazlewood la langueur se déploie en de somptueuses volutes de cordes. Telle ballade ressassée se voit soudainement traversée de fulgurantes déchirures, entre prière et cri, par Albert Ayler, avant qu'Archie Shepp & Jeanne Lee nous jouent un duo définitivement "blasé" : post-coïtum animal triste. Nous voilà mûrs pour goûter l'adagio de l'exquis concerto n°23 de Mozart, qui nous transporte avec délice tout en nous étreignant le coeur.